Précarité des étudiants en médecine : une réalité alarmante
Dans la dernière enquête 2023-2024 publiée par l’Association Nationale des Étudiants en Médecine de France (ANEMF), la précarité des étudiants en médecine se dessine avec une précision inquiétante. Plus de 5 000 étudiants en médecine ont partagé leur expérience, révélant des chiffres qui interpellent : près de 49% des étudiants de premier cycle et 58% des étudiants hospitaliers se disent anxieux vis-à-vis de leur situation financière, et ce malgré leur rémunération liée aux stages.
Des coûts qui s’envolent, une aide aux étudiants précaires qui se fait attendre
Les étudiants en médecine font face à d’importantes difficultés financières :s frais de scolarité et de matériel, sans compter le coût de la vie quotidienne. Le coût moyen de la rentrée pour un étudiant entrant dans le deuxième cycle des études médicales s’élève à plus de 4 400 euros, en augmentation de 8,15% par rapport à l’année précédente. Malgré cette hausse, les aides financières semblent insuffisantes, laissant 55% des étudiants totalement dépendants de leurs parents. Car la rémunération des stages hospitaliers, bien que présente, est loin de couvrir les besoins. 75% des étudiants considèrent l’indemnisation des gardes importante pour leur budget, un chiffre qui souligne leur dépendance vis-à-vis de cette source de revenus.
A cela s’ajoute la question du logement et de la mobilité pour les stages. Les difficultés financières constituent un frein pour l’d’accès à un logement abordable dans certaines villes universitaires et les frais de déplacement, notamment pour les stages en territoire éloigné., constituent indéniablement des obstacles supplémentaires.
Logement et mobilité : des défis supplémentaires
Avec une hausse des coûts de logement de près de 10% par rapport l’année 2022-2023, l’accès à un logement abordable devient de plus en plus difficile. Environ 50% des frais de vie des étudiants sont consacrés au logement, une charge significative, surtout dans les grandes villes où les universités sont majoritairement situées et où les loyers sont élevés. Et si 22% des étudiants vivent chez leurs parents, c’est principalement pour des raisons financières. Quand ils ne le peuvent pas, 39% sont forcés de choisir des logements éloignés de leur faculté pour des raisons économiques. La difficulté à payer le loyer concerne 29% des étudiants, une proportion en hausse de près de 10% depuis 2019. Cette situation est plus critique chez les étudiants hospitaliers, avec 32% d’entre eux ayant du mal à payer leur loyer. De plus, pour économiser, 80% des étudiants ont déjà réduit leur consommation de gaz ou d’électricité, un chiffre qui a explosé de 30% ces dernières années.
Précarité alimentaire : un enjeu de santé publique
La précarité alimentaire touche de manière significative les étudiants en médecine en France. D’après l’enquête réalisée par l’ANEMF, environ la moitié des étudiants sont contraints de sauter au moins un repas par mois faute de moyens financiers suffisants. Plus alarmant encore, 10% y sont contraints une fois par semaine, et 6,8% plusieurs fois par semaine. Enfin, seuls 43% d’entre eux réussissent à maintenir une alimentation équilibrée et 18,8% affirment ne pas pouvoir se le permettre pour des raisons financières. Ce dernier chiffre met en lumière l’importance de mettre en place des mesures adéquates pour combattre la précarité alimentaire qui affecte directement la santé et le bien-être des étudiants.
| Notre aide aux étudiants précaire : 1 000 repas solidaires pour les étudiants en santé
En réponse à cette précarité alimentaire croissante et afin d’alerter le plus grand nombre sur sa réalité, Groupe Pasteur Mutualité, en partenariat avec les chefs de l’association « Les Bouffons de la Cuisine », a lancé, en mars et avril 2024, une opération de solidarité aide spécifique visant à distribuer 1 000 repas aux étudiants en santé. Cette initiative, qui s’étend sur 15 villes à travers la France, souhaite promouvoir une alimentation saine et équilibrée parmi les étudiants en santé et leur apporter réconfort et soutien grâce aux repas de qualité préparé par des chefs renommés.
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Face à ces constats alarmants, le rapport appelle à une action concrète des institutions pour améliorer la situation des étudiants en médecine. Entre augmentation des aides, amélioration de l’indemnisation des stages, et un meilleur accès au logement, les solutions sont connues mais restent à mettre en œuvre.