L’espérance de vie en bonne santé en France
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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié le 08/07/2025 son analyse annuelle des causes de décès en France. En 2023, la mortalité recule de manière notable, après trois années marquées par la pandémie de Covid-19. Cette baisse masque toutefois des disparités importantes selon les régions, les causes médicales et les catégories de population.
Au total, 637 082 personnes sont décédées en France en 2023, soit 36 000 de moins qu’en 2022. Le taux standardisé de mortalité s’établit à 828 décès pour 100 000 habitants, en baisse de 59 décès par rapport à l’année précédente et inférieur de 11 décès par rapport à 2019, avant la crise sanitaire.
Cette diminution est principalement due à la baisse des décès liés au Covid-19. Le virus a causé 18,5 décès pour 100 000 habitants en 2023 (14 222 décès), contre 54,8 en 2022 et 83 en 2021. L’espérance de vie progresse ainsi pour atteindre 79,9 ans chez les hommes (+0,6 an) et 85,6 ans chez les femmes (+0,5 an).
Les tumeurs demeurent la première cause de décès, représentant 27 % des décès (238,6 pour 100 000 habitants), suivies des maladies cardio-neurovasculaires, responsables de 21,4 % des décès (170,7 pour 100 000 habitants). Viennent ensuite les symptômes et états morbides mal définis (11 %), les causes externes telles que les accidents et suicides (7,1 %) et les maladies respiratoires (7,4 %).
Exemples de pathologies concernées
Parmi les cancers les plus meurtriers figurent le cancer du poumon, du côlon-rectum, du sein et de la prostate. En Corse, la mortalité par cancer du poumon dépasse de 24 % la moyenne nationale, tandis qu’en Nouvelle-Aquitaine, celle par cancer du rein est supérieure de 18 %. Les maladies cardio-neurovasculaires incluent les infarctus aigus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux, dont la mortalité reste élevée, notamment dans les régions du Nord et de l’Est. Les maladies respiratoires chroniques, comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), sont également des causes fréquentes, tout comme les maladies endocriniennes et métaboliques, en particulier le diabète sucré, responsable de 16 décès pour 100 000 habitants. |
Si la mortalité globale recule, les décès liés aux chutes accidentelles poursuivent leur progression, notamment chez les plus de 85 ans. En 2023, 335,7 décès pour 100 000 habitants de cette tranche d’âge ont été causés par une chute, soit une augmentation de 13 décès par rapport à 2022. Ces accidents traduisent la vulnérabilité croissante des personnes âgées polypathologiques, souvent confrontées à des troubles de l’équilibre et à la perte d’autonomie.
Des populations vulnérables particulièrement exposées
Le vieillissement de la population se poursuit avec un nombre croissant de personnes très âgées, y compris des supercentenaires (plus de 110 ans), accentuant le poids des pathologies chroniques et des syndromes de fragilité. Les décès prématurés restent également plus fréquents parmi les populations fragilisées, comme les familles monoparentales vivant dans des zones défavorisées ou les personnes exposées à la précarité. Les causes en lien avec les conditions de vie – troubles mentaux, maladies digestives, maladies respiratoires liées à la pollution et au tabac – sont surreprésentées dans ces territoires. Les suicides concernent plus fortement certaines régions rurales, en particulier la Bretagne (+58 % par rapport à la moyenne nationale), les Pays de la Loire et la Bourgogne-Franche-Comté, traduisant un mal-être persistant dans des zones marquées par l’isolement social et économique. |
Les disparités territoriales demeurent fortes. Mayotte affiche un taux de mortalité 89 % supérieur à la moyenne nationale, suivie par la Guyane (+37 %) et les Hauts-de-France (+17 %). À l’inverse, l’Île-de-France présente un taux de mortalité inférieur de 15 % à la moyenne nationale.
Les maladies infectieuses sont 5,7 fois plus mortelles à Mayotte qu’en métropole, et trois fois plus en Guyane. La mortalité par maladies endocriniennes et nutritionnelles est quatre fois plus élevée à Mayotte et près de deux fois plus à La Réunion.
L’étude met également en lumière des écarts selon la typologie des territoires. La mortalité est 8 % plus forte hors des aires d’attraction des villes, tandis qu’elle est plus faible dans les grands pôles urbains de plus de 700 000 habitants (-11 %). Ces différences sont particulièrement marquées pour les maladies cardio-neurovasculaires et les causes externes.
La baisse de la mortalité observée en 2023 est une évolution positive, mais elle masque des inégalités territoriales et sociales persistantes. Ces constats soulignent l’importance d’adapter les politiques de prévention et l’organisation des soins aux spécificités locales, pour réduire la mortalité prématurée et améliorer la santé de l’ensemble de la population.
Les données détaillées sont disponibles sur le site de la DREES et du CépiDc-Inserm. Elles permettront aux professionnels de santé et aux décideurs d’adapter leurs actions de prévention primaire et secondaire en fonction des territoires et des populations les plus exposés.
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