Rapport Unicef : privations, insécurité et rejet social des jeunes en France
Estimation du temps de lecture : 3min La Consultation nationale des 6-18 ans, menée en 2024 par l’Unicef France, […]
Lire la suite
Contact
DU LUNDI AU VENDREDI - 8h30 à 18h
Contact
DU LUNDI AU VENDREDI - 8h30 à 18h
Estimation du temps de lecture : 7 minutes
La nécessité de répondre de plus en plus rapidement et efficacement aux requêtes urgentes médicales a conduit à revoir les process de régulation médicale et repose en première ligne sur le travail des assistants de régulation qui orientent et hiérarchisent les appels de détresse.
Le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités nous rappelle que : « La régulation médicale du Samu [Service d’Aide Médicale Urgente] a pour objectif d’apporter une réponse médicale adaptée à tout appel venant d’une personne en détresse. Elle est accessible par le numéro d’appel d’urgence « 15 » et est effectuée par des médecins hospitaliers urgentistes et des médecins d’exercice libéral. »
Globalement, le Samu est chargé de coordonner et de fournir une assistance médicale rapide et efficace aux personnes en situation d’urgence médicale, en assurant leur prise en charge appropriée et leur transfert vers les structures de soins adaptées (1).
Sur l’ensemble du territoire, il y a un 100 Samu départementaux (1 Samu par département français). Ils ont répondu à près de 28 millions d’appels et réalisé plus de 14 millions de dossiers de régulation médicale (38% étaient des dossiers de régulation médicale libérale et près de 40% concernaient l’offre de soins non programmées).
La France compte également 460 sites hospitaliers qui disposent d’un Smur (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation) qui sont des unités mobiles médicalisées intervenant pour le sauvetage et le transport des personnes vers un service hospitalier. Ils ont réalisé en 2021 quelques 750 000 sorties (5% des dossiers de régulation médicale), dont environ 17% n’ont pas été suivies d’un transport médicalisé.
Lorsqu’une urgence médicale survient, la réponse rapide et efficace des services médicaux d’urgence est cruciale pour assurer la meilleure prise en charge du patient. Au cœur de ce processus se trouve l’acte de régulation, qui consiste en une série d’étapes précises et coordonnées entre l’assistant de régulation médicale (ARM) et le médecin régulateur (MR).
Ensemble, ils travaillent en étroite collaboration pour évaluer les besoins médicaux, prioriser les interventions et fournir les soins nécessaires. Décortiquons ce processus étape par étape :
Depuis sa première édition en 2004, le Guide de Régulation des Urgences a joué un rôle essentiel dans la structuration des interventions médicales d’urgence. Pour s’adapter aux évolutions des pratiques, une révision légère de la classification a été entreprise fin 2019, conservant sa philosophie tout en intégrant de nouvelles données.
La collaboration étroite entre l’ARM et le MR reste fondamentale pour une prise en charge efficace et coordonnée des urgences médicales.
Dans le cadre de cette recommandation professionnelle, l’ARM utilise la classification « P » pour caractériser la priorité de régulation médicale. Cette classification se divise en quatre niveaux :
Dans les cas où la vie du patient est directement menacée, l’ARM déclenche immédiatement les ressources d’urgence (Smur, MCS – médecin correspondant du SAMU, secouristes). L’appelant est guidé dans les gestes de premiers secours en attendant l’intervention du médecin régulateur.
Les appels nécessitant une attention immédiate en raison d’une urgence vitale potentielle sont priorisés. L’ARM peut engager des ressources préalablement à la régulation médicale par le MR.
Les appels sont mis en attente si d’autres urgences plus critiques sont en cours. Toutefois, si nécessaire, l’ARM peut accompagner l’appel pour une évaluation plus approfondie.
Lorsqu’aucune urgence immédiate n’est identifiée, l’appel peut être reporté. Le CRRA rappelle ensuite l’appelant pour une régulation ultérieure, offrant des conseils médicaux ou organisant un rendez-vous téléphonique.
Comment devenir médecin correspondant du Samu ?Devenir médecin correspondant du Samu (MCS) implique une série d’étapes et de conditions à respecter. 1. Motivations et qualités personnelles • Intérêt pour la médecine d’urgence. • Capacité à intervenir rapidement et efficacement dans des situations d’urgence. • Engagement envers la sécurité et le bien-être des patients. • Disponibilité et flexibilité pour répondre aux appels du Samu.
2. Parcours professionnel • Être un médecin du premier recours, notamment un médecin généraliste. • Avoir suivi une formation en urgence ou en médecine d’urgence. • Avoir exercé dans des services d’urgence ou des environnements similaires est un plus.
3. Formation • Suivre une formation initiale de 4 jours (2 jours de formation théorique et pratique plus 48 heures de stage pratique) dispensée par les Centres d’Enseignement des Soins d’Urgence (Cesu). • La formation couvre à la fois les aspects théoriques et pratiques des gestes d’urgence : gestion des troubles de conscience, la traumatologie et l’analgésie, la formation obstétricale, les techniques médicales, etc. • Les formations sont validées par l’université, le collège régional de Médecine d’urgence, le Samu-Centre 15 de rattachement et le Cesu assurant la formation. • La formation est évaluée via des pré-tests, post-tests, mises en situation d’urgence et questionnaires d’évaluation. • Participer à une formation continue annuelle (séminaire d’une journée ou de deux séminaires d’une demi-journée).
4. Engagements • Signer un contrat avec l’Agence régionale de santé et le centre hospitalier siège du Samu. • Respecter les conditions d’intervention et les engagements définis dans le contrat. • Communiquer ses disponibilités au Samu et participer aux interventions selon les besoins. • Être installé dans une commune située à plus de 30 minutes d’un Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (Smur) terrestre.
5. Rémunération et assurance • Recevoir une rémunération forfaitaire de 260 € par intervention (cette rémunération est perçue en fonction du mode d’exercice du médecin et du cadre juridique choisi pour son intervention). Les frais de déplacement sont inclus dans ce tarif forfaitaire. • Bénéficier d’une exonération d’impôt sur le revenu pour 60 jours de permanence par an et d’indemnités pour perte d’activité pendant les journées de formation initiale et continue. • Être couvert par l’assurance responsabilité civile professionnelle de l’établissement siège du Samu |
Le médecin régulateur utilise la classification « R » pour identifier le niveau de soins nécessaire au patient :
En cas d’urgence vitale patente ou latente, un Smur est dépêché immédiatement.
Pour les urgences potentielles, un médecin de proximité ou des ambulanciers sont envoyés dans un délai approprié.
Les situations d’urgence relative requièrent l’intervention d’un médecin généraliste ou d’autres professionnels de santé, sans impératif de délai.
Pour les conseils médicaux simples, une assistance par téléphone est proposée.
La réception des bilans est caractérisée par trois niveaux :
En cas d’urgence vitale immédiate avérée, un Smurest engagé sans délai.
Lorsque le bilan présente des signes de détresse, l’appel est immédiatement transféré au MR.
Si le bilan contient des informations supplémentaires, mais sans signe de détresse, il est validé par le MR qui peut décider d’engager des ressources supplémentaires.
Si le bilan est similaire aux informations initiales, l’ARM oriente le patient selon les instructions préalablement définies par le MR.
En conclusion, il est crucial de souligner que le rôle de l’Assistant de Régulation Médicale (ARM) est également accompagné de risques et de responsabilités considérables. La prise de décisions rapides et précises, souvent sous une pression intense, expose l’ARM à des situations où chaque choix peut avoir des conséquences directes et significatives sur la vie des patients.
Les erreurs potentielles, qu’elles soient dues à une évaluation incorrecte de la gravité d’un cas ou à une communication inefficace, peuvent entraîner des retards dans l’intervention médicale nécessaire, compromettant ainsi la santé et la sécurité des individus. De plus, la charge émotionnelle et psychologique inhérente à ce poste peut générer un stress important, impactant le bien-être personnel de l’ARM.
La régulation médicale nécessite donc non seulement des compétences techniques et médicales, mais aussi des qualités humaines exceptionnelles pour assurer une prise en charge optimale des urgences. Ainsi, en ouvrant une réflexion sur ces enjeux, il apparaît indispensable de leur offrir les ressources nécessaires pour mener à bien leur mission dans les meilleures conditions possibles. Ce soutien passe par une formation continue, un encadrement adapté et une reconnaissance institutionnelle à la hauteur de l’importance de leur rôle dans le système de santé.
Pour compléter votre lecture = > Le « No Bed Challenge » : Services d’Urgences saturés
Notes et sources :
1 – Les missions du Samu, loi n° 86-11 du 6 janvier 1986 relative à l’aide médicale urgente et aux transports sanitaires (mise à jour en juin 2000).
Le Samu et le Smur (sante.gouv.fr)
Samu – Urgences de France (Samu-urgences-de-france.fr)
Guide de régulation médicale / Samu – Urgences de France (Samu-urgences-de-france.fr)
Rapport Unicef : privations, insécurité et rejet social des jeunes en France
Estimation du temps de lecture : 3min La Consultation nationale des 6-18 ans, menée en 2024 par l’Unicef France, […]
Lire la suite
Interview : A la découverte de l’HippoCup avec Jessica Taraki
Avec plus de 30 ans d’existence, l’Hippocup vous attend cette année encore pour une régate incroyable, du 31 mai au […]
Lire la suite
Anesthésistes réanimateurs en France : un métier en mutation et des inégalités d’accès persistantes
Estimation du temps de lecture : 4min Les effectifs des anesthésistes-réanimateurs continuent de croître en France. Toutefois, cette progression […]
Lire la suite