Etudiants, internes : les remboursements de mutuelle
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À la suite de l’instauration d’une 10ᵉ année dans le cursus du Diplôme d’Études Spécialisées (DES) de médecine générale, prévue à partir de novembre 2026, l’ISNAR-IMG (Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale) a mené une vaste enquête auprès des internes.
Objectif : recueillir leur opinion sur cette réforme, encore incomplète à ce jour, et évaluer leur adhésion aux différentes modalités de formation et de rémunération envisagées.
Prévue dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, la 10ᵉ année de médecine générale — qualifiée de « DJA » pour docteur junior ambulatoire — doit entrer en vigueur dès novembre 2026.
Deux rapports d’experts ont été produits (juin 2023 puis février 2025), proposant des modèles de mise en œuvre, notamment sur la rémunération. Pourtant, les textes réglementaires d’application se font toujours attendre. C’est dans ce contexte d’incertitude que l’ISNAR-IMG a interrogé les futurs concernés.
La réforme prévoit donc dès novembre 2026 le démarrage d’une 10ᵉ année, le statut de « docteur junior ambulatoire » (DJA), et une formation renforcée en médecine ambulatoire, avec un objectif d’installation libérale accrue. Toutefois, ces avancées restent conditionnées à la disponibilité des MSU, à la création de locaux adaptés, et à un cadrage réglementaire précis, sans quoi l’année pourrait devenir une « année blanche », réduisant d’autant le nombre de médecins généralistes diplômés.
Diffusée en juillet 2025, l’enquête a recueilli 1 353 réponses d’internes répartis sur les 28 subdivisions françaises, bien au-delà du seuil statistique minimal de 595 répondants. Malgré des biais reconnus (engagement plus fort des répondants, disparités régionales de participation), les résultats offrent une photographie éclairante de l’état d’esprit des internes de médecine générale face à la réforme.
La question de la rémunération du futur docteur junior constitue l’un des points de crispation majeurs. Le ministère de la Santé a proposé un modèle de salariat avec prime à l’activité, inspiré d’une logique de productivité.
La position du gouvernement
Le ministère de la Santé défend un modèle de rémunération par primes, versées en fonction du nombre de consultations réalisées par les docteurs juniors. Deux paliers sont envisagés : 1. 200 € pour 200 consultations mensuelles 2. 500 € pour 350 consultations mensuelles, soit environ 29 consultations par jour sur trois jours d’exercice.
Une prime supplémentaire de 1 000 € est également proposée pour les internes effectuant leur stage dans les zones sous-dotées (ZIP), mesure qui concernerait actuellement 20 à 30 % d’entre eux. |
À l’opposé, les deux rapports d’experts mandatés par le gouvernement ont défendu un modèle de salariat avec part variable par rétrocession, davantage tourné vers la progressivité et l’encadrement.
Le résultat est sans appel : 89,4 % des internes interrogés rejettent la prime à l’activité et préfèrent la rétrocession. Ce rejet s’explique à la fois par des raisons pédagogiques (crainte d’un apprentissage biaisé par une logique de rentabilité) et pragmatiques (modèle perçu comme flou, injuste et peu incitatif à une cotation rigoureuse des actes).
Autre enseignement majeur : la volonté d’exercer en libéral est toujours largement présente. Plus de 55 % des répondants déclarent vouloir un exercice libéral exclusif, et 28,8 % un exercice mixte. En toute logique, l’attente d’une formation en ambulatoire pendant la 10ᵉ année est forte.
L’idée d’un stage hospitalier imposé est ainsi largement rejetée : 73,1 % des internes y sont opposés, toutes aspirations professionnelles confondues. En toile de fond, un sentiment de déclassement de la médecine générale, une peur d’être utilisé comme variable d’ajustement hospitalière, et une dénonciation des conditions de travail vécues comme dégradées.
La question de la Permanence des Soins Ambulatoires (PDSA) divise traditionnellement. Or, l’enquête bouscule les idées reçues : 86,5 % des internes y participent déjà ou souhaitent le faire. Une participation qui s’accompagne de revendications fortes :
Ces demandes reflètent une exigence de cadre clair et protecteur, garantissant que l’investissement des internes dans le système de soins ne se fasse pas au détriment de leur formation ou de leur santé mentale.
Au-delà des chiffres, l’analyse qualitative fait ressortir des préoccupations récurrentes :
En filigrane, c’est la demande d’une réforme co-construite avec les futurs praticiens, tenant compte de leur réalité quotidienne, qui émerge.
En conclusion, l’ISNAR-IMG appelle à un ajustement urgent de la réforme, pour garantir son acceptabilité. L’organisation syndicale défend une logique de co-construction, de respect des ambitions professionnelles et de reconnaissance du rôle central de la médecine générale dans l’organisation des soins.
La réforme de la 10ᵉ année ne pourra réussir sans l’adhésion de ceux qu’elle concerne au premier chef. Il est donc essentiel que les décideurs entendent ce que les internes expriment aujourd’hui avec clarté : ils ne rejettent pas l’évolution, mais appellent à une réforme cohérente, respectueuse et formatrice.
Dans un premier temps, des mouvements de grève ont été déclenchés dès janvier 2025 par l’ISNAR-IMG et l’ISNI, dénonçant le caractère « inapplicable dans son état actuel » de la réforme de la 10ᵉ année de médecine générale. Ils pointent notamment l’absence de décret d’application et le manque criant de maîtres de stage universitaires (MSU) : à Paris, seuls 200 MSU sont disponibles pour les 650 requis ; à Nice, 30 sur 80 nécessaires.
Ces contestations s’appuient aussi sur l’absence de locaux adaptés pour l’exercice ambulatoire, condition sine qua non pour respecter l’esprit de la réforme. Sans ces infrastructures, la mise en place dès novembre 2026 reste largement compromise.
publié le 13/10/2024
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