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Le « No Bed Challenge » : Services d’Urgences saturés

Le No Bed Challenge Services d’Urgences saturés gpm groupe pasteur mutualité

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Cette initiative annoncée en juin 2017 et mise en œuvre depuis le 10 janvier 2018 par SUdF (Samu-Urgences de France) vise à sensibiliser aux difficultés rencontrées dans la gestion des lits d’hospitalisation dans les services d’urgences. Cette campagne repose sur la collecte quotidienne des données relatives au nombre de patients restant sur des brancards la nuit faute de lit d’hospitalisation.

Le médecin responsable d’un service d’urgence renseigne en ligne les informations statistiques de son service telles que le nombre de passages annuels, de boxes de soins, de places en salle d’observation et de lits en unité d’hospitalisation de courte durée…

Chaque matin avant 10 heures, un médecin se connecte pour indiquer le nombre de patients demeurant sur des brancards faute de lit disponible. Les données recueillies permettent d’établir un classement des établissements en fonction du nombre de patients concernés, avec une échelle de couleur allant du vert (aucun patient sur brancard) au noir (plus de 8 patients sur brancard). Chaque semaine et chaque mois, les 10 meilleurs et les 10 moins performants sont répertoriés, rendant ainsi visible la gestion des lits d’hospitalisation par les établissements.

L’objectif ultime est de mettre fin à la maltraitance des patients et à la surcharge des services d’urgences, deux facteurs connus pour contribuer à une augmentation de la morbi-mortalité.

 

Recensement des morts inattendues et déclaration d’événement indésirable grave associés aux soins (EIGS)

Depuis le 1er décembre 2022, le recensement des morts inattendues survenues dans le cadre de leurs activités d’urgence vise à identifier les situations où des patients ont perdu la vie dans des circonstances où une prise en charge adéquate aurait pu faire la différence.

Les cas recensés comprennent :

• Les patients retrouvés décédés au sein du Service d’Accueil des Urgences (SAU), alors qu’ils étaient en attente de soins ou d’hospitalisation, sans que le décès ne soit prévisible.

• Les décès constatés au SAU ou en Unité d’Hospitalisation de Courte Durée (UHCD), survenus à la suite d’une attente prolongée et entraînant des complications de leur état de santé, faute d’une surveillance étroite ou de soins appropriés.

• Les patients décédés en préhospitalier, sans qu’une équipe médicale d’urgence (Smur) n’ait pu intervenir.
Les déclarations quotidiennes de ces incidents sont anonymes, et seules les données agrégées sont remontées par SUdF (Samu-Urgences de France), garantissant ainsi la confidentialité des informations fournies. Cette démarche collaborative est sensée contribuer à l’amélioration continue de la qualité des soins d’urgence en France.

Ces situations doivent également faire l’objet d’une déclaration d’événement indésirable grave associé aux soins (EIGS) encadrée par le Décret n°2016-1606 du 25 novembre 2016 relatif à la déclaration des événements indésirables graves associés à des soins et aux structures régionales d’appui à la qualité des soins et à la sécurité des patients. De portée plus large car il ne comptabilise pas que des décès survenus dans les services d’urgence, il définit les démarches à suivre par les professionnels de santé, les établissements de santé et les services médico-sociaux pour rapporter ces incidents à l’Agence Régionale de Santé (ARS) compétente. Une fois anonymisées, ces déclarations sont transmises à la Haute Autorité de Santé (HAS) pour la compilation d’un bilan annuel des EIGS en France, accompagné de recommandations visant à renforcer la sécurité des patients. Ce rapport est ensuite adressé au ministre de la Santé et rendu accessible au public.

Le 20 novembre 2023, la HAS a publié le bilan 2022, le 6e . Année pour laquelle, 2 385 incidents ont été déclarés (dont 51% auraient pu être évités), 48% ayant eu pour conséquence le décès du patient, 30,1% la mise en jeu de son pronostic vital et 21,8% un déficit fonctionnel permanent. L’acte de soin réalisé a un but thérapeutique dans 79 % des évènements concernés (il ne s’agit pas par exemple d’un acte de diagnostic, de prévention ou esthétique). La prise en charge est programmée dans 43 % des EIGS. Dans 52 % des déclarations, l’urgence de la prise en charge du patient avant la survenue de l’évènement était « immédiate » ou « relative »… Le portrait robot de la victime d’EIGS est une femme âgée de plus de 60 ans. Le rapport focusse sur 4 situations d’EIGS : ceux en soins critiques, survenant en ville, en lien avec les infections associés aux soins (IAS) et liés aux anticoagulants.

Parallèlement, le décret établit le cadre d’organisation des structures régionales d’appui à la qualité des soins et à la sécurité des patients, mises en place par les ARS au niveau régional pour soutenir les professionnels de santé et les organisations dans l’analyse des incidents et la mise en œuvre de mesures correctives.

 

Pour compléter votre lecture = > La régulation médicale des urgences par le Samu : efficacité et rapidité.

 

Sources :

Actualités de la SFMU / Société Française de Médecine d’Urgence – SFMU

NO DEAD ! Recensement des morts inattendues (office.com)

Haute Autorité de Santé – Déclarer les événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) (has-sante.fr)

Haute Autorité de Santé – Évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS) : bilan annuel 2022 (has-sante.fr)