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Hospitalisation ambulatoire : virage vers un parcours de soins hospitaliers plus courts

Les nouveaux parcours de soins hospitaliers autonomie et délais courts en ambulatoire Groupe Pasteur Mutualité GPM

L’hospitalisation ambulatoire

 

L’hospitalisation ambulatoire également connue sous le nom de chirurgie ambulatoire permet aux patients de bénéficier d’interventions chirurgicales et de procédures médicales sans nécessiter de nuitée d’hôpital.
Les pouvoirs publics soucieux de maîtriser les coûts de santé font la promotion de l’hospitalisation ambulatoire qui permet un gain en efficacité en annulant les dépenses liées aux nuitées hospitalières, et en optimisant l’utilisation des lits hospitaliers.

 

Les pratiques chirurgicales en France en 2022

Une baisse du volume chirurgical total en 2022 par rapport à 2019
D’après la lettre VISUCHIR de juin 2023, le volume chirurgical en 2022 n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la crise COVID, avec un déficit brut de près de 26 000 séjours par rapport à 2019.
Le taux de chirurgie ambulatoire a également ralenti en 2022, affichant un barème national de 62,8%, loin de l’objectif de 70% fixé par le ministère en 2022 et de la préconisation de 80% du Haut Comité de Santé Publique (HCSP).

 

Une pratique concentrée dans le privé et un potentiel ambulatoire inexploité

Les établissements privés prennent en charge la majorité des chirurgies ambulatoires, avec un taux global de 71,33%, tandis que les établissements publics ont un taux de 46,65%. Les 20% d’établissements les plus gros producteurs d’ambulatoire sont principalement des cliniques privées.
Le potentiel ambulatoire reste important avec 1,21 million d’interventions chirurgicales potentiellement transférables en ambulatoire.

 

Aucune région à la traîne et des spécialités chirurgicales plus concernées que d’autres

Toutes les régions françaises métropolitaines dépassent désormais les 60% d’activité ambulatoire en 2022. Les établissements les plus performants sont ceux avec une grande variété d’interventions chirurgicales et de procédures médicales pouvant être réalisées en hospitalisation ambulatoire.
Les spécialités chirurgicales varient en termes de taux d’ambulatoire, avec des niveaux plus élevés dans l’orthopédie-traumatologie et l’ophtalmologie.

 

Hôtels hospitaliers et hospitalisation à domicile

Le développement de l’hospitalisation va de pair avec l’existence d’hôtels hospitaliers ou la possibilité d’être hospitalisé à son domicile (HAD).
Les premiers permettent aux équipes médicales de se concentrer sur les soins en gérant efficacement les plannings d’occupation des lits. Pour les patients et leurs proches, cette initiative réduit les contraintes liées à l’hospitalisation tout en offrant un séjour plus confortable près du lieu de prise en charge. Les hôtels hospitaliers évitent l’hospitalisation complète aux patients éloignés de leur lieu de soins. Cette mesure, issue du Ségur de la santé, déployée après une expérimentation de 3 ans débutée en 2017, bénéficie d’un remboursement fixé à 80 € la nuitée.
L’hospitalisation à domicile permet de prendre en charge au domicile du patient dans des conditions qui lui paraissent réconfortantes. Elle est adaptée aux soins de suite ou à certains traitements au plus long cours (soins palliatifs, rééducation neurologique, etc.). Autre avantage : éviter les maladies nosocomiales dont on estime être la cause directe de 4 000 décès chaque année en France.

 

Un développement au détriment des lits d’hospitalisation ?

Entre 2000 et 2020, les établissements médicaux publics en France ont connu une baisse significative du nombre de lits d’hospitalisation, perdant plus de 79 000 lits, soit un quart de leur capacité d’accueil. Cette tendance à la baisse s’est étendue sur tout le territoire, à l’exception du Val-de-Marne. Certains départements ruraux ont vu une diminution plus importante, perdant près de la moitié de leurs lits depuis 2000.
Cette baisse ne s’explique pas uniquement du fait de l’hospitalisation ambulatoire. Elle est multifactorielle. Elle s’explique en partie par des transferts de lits des unités de soins de longue durée (USLD) vers les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), le manque de personnel dans les établissements publics ou privés (à but non lucratif) et la recherche d’économie budgétaire.
En 2022, le nombre de lits hospitaliers diminue de 1,8%, plus rapidement qu’avant la crise sanitaire, tandis que le nombre de places augmente de 3,1%. Les capacités d’hospitalisation à domicile progressent de 1,6%, représentant désormais 7,9% des capacités d’hospitalisation complète en court et moyen séjour (hors psychiatrie), comparé à 2,1% en 2006.