Causes de décès en France : recul de la mortalité, mais inégalités territoriales et sociales persistantes
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À la suite de son rapport de février 2025 consacré aux perspectives du système de retraites, la Cour des comptes publie une analyse plus large des transformations démographiques françaises et de leurs conséquences pour les finances publiques. Le document met en évidence un double mouvement — allongement de l’espérance de vie et baisse durable de la natalité — qui modifie profondément la structure par âge de la population et fragilise l’équilibre des politiques publiques, en particulier le marché du travail, les régimes de retraite et la prise en charge de la perte d’autonomie.
Fin 2024, la France comptait 68,6 millions d’habitants. La part des personnes âgées de 65 ans et plus atteint désormais 21,8 %, contre 16,3 % en 2005. Le rapport détaille ce vieillissement « par le haut » lié à la double dynamique de l’allongement de l’espérance de vie — 85,6 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes en 2024 — et de l’arrivée massive des générations du baby-boom dans les tranches d’âge supérieures.
À ce phénomène s’ajoute un vieillissement « par le bas », conséquence d’une natalité durablement orientée à la baisse. L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est tombé à 1,62 enfant par femme en 2024, un niveau inférieur au seuil de renouvellement des générations. Cette diminution, amorcée en 2010, s’accompagne d’un recul de l’âge à la maternité : 31 ans en moyenne, contre 27 ans en 1975.
Le solde naturel atteint désormais des niveaux historiquement bas. Selon les données reprises par la Cour, il n’était plus que +17 000 en 2024, et serait même devenu négatif dès mai 2025, avec davantage de décès que de naissances.
Les projections démographiques confirment cette bascule durable. Dans son scénario actualisé, l’Ined estime que la population française atteindra un maximum d’environ 70 millions dans les années 2040, avant de décroître pour revenir autour de 68 millions en 2070. Dans le même temps, le nombre de personnes de plus de 75 ans grimperait de 7,3 millions en 2024 à 11,2 millions en 2070. À l’inverse, la population en âge de travailler (20-64 ans) passerait de 38 millions à 34,6 millions.
Le vieillissement démographique exerce un effet mécanique sur l’offre de travail. Selon la Cour des Comptes, la part des individus en âge d’occuper un emploi devrait passer de 55,3 % de la population en 2023 à 50 % en 2070. Ce recul réduit potentiellement le nombre d’actifs susceptibles de financer les systèmes sociaux et pèse sur la croissance.
Le taux d’emploi en France — 68,8 % en 2024, inférieur à la moyenne européenne — reste freiné par un sous-emploi marqué des seniors. L’écart avec l’Allemagne s’explique ainsi pour « 40 % par la moindre activité des personnes âgées de 55 à 64 ans », selon la Cour.
L’amélioration de la productivité constitue également un enjeu central. Si l’expérience professionnelle peut compenser les effets de l’âge, l’accès plus limité à la formation continue pour les seniors (35 % contre 57 % chez les 18-44 ans) pourrait freiner leur adaptation aux transformations technologiques.
La diminution de la population active a un effet mécanique : moins d’actifs signifie moins de cotisations sociales et une assiette fiscale réduite. La structure même des prélèvements obligatoires renforce ce phénomène, car les cotisations reposent principalement sur les revenus du travail. Les personnes âgées contribuent davantage par l’impôt sur le revenu et la taxe foncière, mais globalement, leur taux moyen de contribution est plus faible : 25 % de leur revenu consacré à la protection sociale en 2019, contre 39 % pour les 20-39 ans.
L’immigration pourrait atténuer cette tendance, mais son effet net demeure faible. Malgré une structure d’âge favorable, les écarts persistants de taux d’emploi — 18 points de différence avec la population non immigrée — limitent l’impact budgétaire global.
Les dépenses sensibles au vieillissement représentent déjà plus de 40 % des dépenses publiques, en forte croissance depuis vingt-cinq ans. La seule dépense de retraite atteint 14 % du PIB, un niveau supérieur à la moyenne de la zone euro (11,5 %).
Le rapport souligne que les besoins liés à la santé et à la dépendance augmenteront nettement à partir de la seconde moitié des années 2020. L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) en donne une illustration frappante : 44 % des personnes âgées de 90 à 94 ans et 74 % des 95 ans et plus en bénéficient, avec un recours croissant à l’hébergement en établissement pour les femmes très âgées.
La Cour estime que, à dépenses publiques par tête constantes, la déformation de la pyramide des âges conduirait les dépenses publiques à atteindre 60,8 % du PIB en 2070, soit un niveau équivalent à celui constaté au pic de la crise sanitaire du Covid-19 .
Le vieillissement modifie « l’équilibre entre générations contributrices et bénéficiaires ». Le ratio de dépendance des personnes âgées — rapport entre les plus de 65 ans et les 20-64 ans — passerait de 37 % en 2023 à 45-50 % dès 2040, puis à 54 % en 2070.
Le système de retraite par répartition, fondé sur la solidarité intergénérationnelle, est particulièrement sensible à ces évolutions. La Cour rappelle que l’allongement de la durée de vie et l’arrivée à la retraite des générations nombreuses augmentent le nombre de pensionnés plus vite que celui des cotisants. Les ajustements déjà engagés (âge légal, durée de cotisation) ne suffiront pas à absorber l’ensemble de la dynamique : de nouvelles adaptations seront nécessaires, notamment autour de la participation accrue des 60-70 ans à la vie professionnelle.
La prise en charge de la dépendance constitue l’un des défis les plus lourds et les plus incertains. Les générations nées après-guerre entreront massivement dans les âges élevés à partir de la fin des années 2020, générant une forte augmentation des besoins en personnel, en structures d’accueil et en financements.
La Cour note que les modalités de financement futures — répartition entre État, Sécurité sociale, collectivités locales, ménages, assurances privées — ne sont pas encore définies, alors même que les enjeux financiers seront « massifs ».
L’un des constats les plus marquants du rapport est la faible intégration des enjeux démographiques dans les documents budgétaires pluriannuels. Les mots liés à la démographie ne représentent que 0,05 % des occurrences dans ces documents, alors même que les transformations en cours déterminent l’évolution de la dépense publique à long terme.
La Cour appelle ainsi à :
À l’aune de ces transformations démographiques profondes, il paraît prudent de ne pas laisser le hasard décider de votre avenir. Si votre pension obligatoire apparaît incertaine ou insuffisante, il est judicieux de construire dès aujourd’hui une épargne retraite complémentaire adaptée à votre carrière. En tant que professionnel de santé, vous pouvez bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour anticiper ce passage : en privilégiant des placements souples, modulables selon vos revenus, et en répartissant vos cotisations dans le temps afin d’en lisser l’impact. Une démarche anticipée vous offre l’opportunité de maintenir un niveau de vie stable, de préserver votre autonomie financière, et d’aborder la retraite sans stress.
Chez GPM, nos solutions d’épargne retraite sur-mesure s’intègrent naturellement à ce projet. Elles vous permettent d’ajuster progressivement votre capital, d’opter pour une sortie en rente ou en capital selon vos besoins, et d’envisager votre avenir avec confiance. Dans un contexte où la population vieillit et les régimes font face à des contraintes, anticiper devient une assurance de sérénité et de liberté demain.
La France aborde une période de recomposition démographique profonde. Le vieillissement accéléré de la population, combiné à une natalité durablement faible, transformera durablement le profil de la main-d’œuvre, les équilibres financiers de la Sécurité sociale, les besoins sanitaires et médico-sociaux, et le fonctionnement du système éducatif.
Pour la Cour des comptes, la clé réside dans l’anticipation. Les décisions publiques devront tenir compte de ces tendances dès aujourd’hui afin de préserver la soutenabilité financière des régimes sociaux et d’adapter les politiques publiques à une société où la proportion de seniors n’aura jamais été aussi élevée.
La France connaît une transformation démographique majeure, marquée par l’allongement de l’espérance de vie et la baisse durable de la natalité. Cette évolution modifie la structure de la population et exerce une pression croissante sur le marché du travail, les régimes de retraite et les dépenses publiques. La part des seniors augmente rapidement tandis que la population active diminue, ce qui fragilise le financement des systèmes sociaux. La Cour des comptes souligne aussi l’augmentation prévisible des besoins liés à la santé et à la perte d’autonomie, ainsi que l’incertitude persistante autour de leur financement futur. Le système de retraite, déjà sous tension, devra continuer à s’adapter pour maintenir l’équilibre entre cotisants et bénéficiaires. Face à ces enjeux, la Cour appelle à une meilleure anticipation : intégration des tendances démographiques dans les choix budgétaires, renforcement des outils prospectifs et revalorisation du rôle économique des 60-70 ans. Dans ce contexte, chacun gagne à préparer sa retraite plus tôt et à sécuriser ses revenus futurs, afin de préserver son niveau de vie dans une société où la proportion de seniors ne cessera de croître.
Source : Démographie et finances publiques | Cour des comptes
Publié le 15/12/2025
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