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PLFSS 2023 : cap vers la prévention âges clés

 

Courant décembre, le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) a été voté, précisant les priorités et les ambitions du Gouvernement en matière de santé pour 2023 : la prévention et l’accès aux soins ont fait l’objet de mesures phares.

Deux mesures phares touchent à la santé publique et concrétisent la volonté d’accentuer les efforts en matière de prévention (primaire, secondaire ou tertiaire) et d’accès du plus grand nombre à des soins indispensables :

 

Des consultations de prévention prises en charge à 100% aux âges clés de la vie

Aujourd’hui, notre système de santé est centré essentiellement sur le curatif.

Minimiser les facteurs de risques d’apparition de maladies chroniques garantit non seulement un mieux-être individuel mais conduit concomitamment à alléger certaines dépenses de santé. Un objectif vertueux pour combler le déficit de la Sécurité sociale qui s’élevait à plus de 25 milliards d’euros en 2022…

 

Pourquoi des consultations de prévention à des moments clés de la vie ?

À l’âge adulte et sans maladies chroniques, les rendez-vous chez le médecin ne sont pas fréquents. Et quand ils surviennent, ils donnent rarement lieu à un état des lieux global de notre santé.

Ces consultations aux âges clés de la vie sont une extension aux adultes de la démarche de prévention mise en place pour les enfants de leur naissance à leur majorité.

Elles viennent également compléter les rendez-vous déjà existants lorsqu’on avance en âge, pour dépister certains cancers ou pour des rappels de vaccination.

Leur objectif est de faire le point sur la santé physique et mentale globale du patient, et le cas échéant, d’établir une prescription ou de l’orienter vers un confrère spécialiste, en cas d’examens complémentaires. Et enfin, de construire ainsi des parcours de santé adaptés à chacun.

Pris en charge par l’Assurance Maladie sans avance de frais, ces rendez-vous ont pour ambition de réduire les inégalités en matière de santé et d’encourager tout le monde, particulièrement les personnes éloignées du système de santé, à y avoir recours.

Pour qui ?

Les risques d’apparition de certaines pathologies variant selon l’avancée en âge, 3 périodes clés ont donc été identifiées, au cours desquelles les consultations de prévention devront avoir lieu :

Entre 20 et 25 ans :

Dans cette tranche d’âge, sont concernés les étudiants ou jeunes adultes entrant dans la vie active. Ce rendez-vous vient en renforcement de la prévention de base (santé sexuelle et prévention buccodentaire).

Il permettra notamment de :

Entre 40 et 45 ans :

Cette période de l’existence est centrale car elle peut faire le lit de futures maladies chroniques (cancer, diabète, cholestérol, hypertension, douleurs chroniques, états dépressifs…).  Dans ce contexte, la consultation de prévention prend tout son sens :

Ce sera également l’occasion de repérage d’éventuels désordres tels que les violences intrafamiliales ou troubles psychologiques liés à l’activité professionnelle.

Entre 60 et 65 ans :

Pour les jeunes seniors, cette consultation a pour objectif de détecter les prémices de fragilités et de perte d’autonomie.

Elle pourra faire l’objet d’une approche de prévention globale incluant une évaluation de l’audition, de la vision, de la nutrition, de la locomotion, de la cognition et de la santé mentale. Sur un plan plus personnel, cela peut être l’occasion d’aborder des problématiques liées au départ à la retraite.

 

Quel mode opératoire ?

Ces mesures sont une grande première pour le système de santé français plutôt orienté sur une médecine curative que préventive.

Les modalités de mise en œuvre de ces rendez-vous de prévention n’ont pas encore été précisées, ce qui ne manque pas de préoccuper les médecins dans un contexte déjà tendu.

De nombreuses questions se posent en effet.

Comment et par qui les patients seront-ils convoqués ? Y’aura-t-il des outils mis à la disposition des médecins ? Des guides d’entretien ? Des documents à remplir ou à remettre aux patients ? Y’aura-t-il un suivi après la consultation ? Est-ce qu’il sera possible de mener ces entretiens en téléconsultation, afin de les rendre plus pratiques pour le praticien comme le patient et résoudre notamment les difficultés d’accès aux soins  dans les déserts médicaux ? Comment le lien entre tous les professionnels de santé intervenant dans un parcours de soin se fera-t-il ? Etc.

À ces questions, des réponses ne devraient pas tarder à être communiquées.

 

Élargir la prescription et l’administration de vaccins à davantage de professionnels de santé

Redimensionner le périmètre d’intervention en matière de vaccination de certains professionnels de santé non-médecins a pour vocation d’améliorer la couverture vaccinale de la population. La prescription et l’administration de vaccins seront désormais ouvertes aux pharmaciens, infirmières, sages-femmes et biologistes des laboratoires d’analyse médicale.

En parallèle, la liste des vaccins qu’ils seront autorisés à administrer a également été élargie ainsi que le type de patients concernés (selon l’avis de la Haute Autorité de Santé).

À la clé de cette mesure, il y a bien sûr une simplification du parcours vaccinal et un allègement de la charge des médecins.

 

Le « virage préventif » du PLFSS 2023 devrait contribuer à maintenir chacun d’entre nous en bonne santé à chaque âge clé de sa vie (tout en réduisant les dépenses de santé) et à réduire les inégalités d’accès aux soins.

Reste à savoir si le corps médical sera suffisamment soutenu pour assimiler ces nouveaux rôles dans sa pratique déjà bien chargée et si les patients joueront le jeu.

 

En tant qu’acteur investi dans la prévention et la promotion de la santé, Groupe Pasteur Mutualité, prend à cœur la santé et le bien-être des professionnels de santé. N’hésitez pas à nous contacter.

 

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