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Mon soutien Psy 2025: le décret officialisant les 12 séances remboursées est (enfin) paru !

 

Estimation du temps de lecture : 5 min

 

Près d’un an après les annonces gouvernementales de juin 2024, le dispositif « Mon soutien Psy » franchit une nouvelle étape réglementaire. Le décret du 13 mai 2025 officialise enfin l’augmentation du nombre de séances prises en charge, portant leur plafond annuel à douze. Cette mesure s’inscrit dans une dynamique plus large de montée en charge du programme, visant à faciliter l’accès aux soins psychologiques dès les premiers signes de souffrance mentale.

 

Un cadre élargi depuis 2024

Le dispositif « Mon soutien Psy », lancé en avril 2022, permet à toute personne âgée d’au moins 3 ans souffrant de troubles anxiodépressifs légers à modérés, de bénéficier de séances remboursées chez un psychologue. Depuis juin 2024, l’accès au psychologue conventionné ne nécessite plus de prescription médicale. Ce changement structurel a été validé par arrêté, puis confirmé par décret au printemps 2025.

Désormais, les patients peuvent bénéficier de jusqu’à 12 séances par an, contre 8 précédemment, au tarif unique de 50 €, intégralement pris en charge par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé. La première séance reste dédiée à un entretien d’évaluation, servant de base à l’établissement d’un cadre thérapeutique adapté.

 

Le décret n° 2025-424 du 13 mai 2025 entérine les nouvelles règles

Publiée au Journal officiel le 15 mai 2025, cette nouvelle disposition réglementaire modifie l’article R. 162-65 du Code de la sécurité sociale. Le nombre de séances annuelles remboursées passe officiellement de huit à douze, et la mention d’une tarification différente pour la séance d’évaluation est supprimée, confirmant l’uniformisation des tarifs à 50 €.

Ce décret acte également la suppression de la condition préalable d’adressage par un médecin, une sage-femme ou un professionnel de la médecine scolaire. Le libre accès au psychologue est ainsi consacré juridiquement, dans le prolongement des annonces du gouvernement et des premiers textes d’application parus en juin 2024.

 

Un recours croissant, mais encore limité

Selon les derniers chiffres communiqués lors d’un point presse de l’Assurance Maladie le 1er avril 2025, 587 000 patients ont été pris en charge depuis le lancement du dispositif. La dynamique est réelle, portée par la simplification des conditions d’accès et l’augmentation du nombre de professionnels conventionnés, désormais 5 600 à travers le territoire.

Chaque psychologue conventionné suit en moyenne 120 patients et réalise plus de 600 séances par an. Les femmes représentent 70 % des bénéficiaires, et 22 % des patients ont moins de 25 ans, témoignant de la résonance particulière du dispositif auprès des jeunes publics.

 

Une notoriété encore perfectible

Malgré cette montée en charge, « Mon soutien Psy » reste encore largement méconnu du grand public. D’après une enquête BVA relayée par l’Assurance Maladie, seuls 23 % des Français ont déjà entendu parler du dispositif. Pourtant, près de 9 Français sur 10 le jugent utile dès qu’il leur est présenté.

Les freins restent nombreux : stigmate autour de la santé mentale, manque d’information sur les modalités d’accès, perception erronée d’un coût élevé, ou encore minimisation des symptômes ressentis. Ces éléments expliquent que de nombreux patients potentiels n’aient pas encore recours au dispositif.

 

Une campagne nationale pour changer le regard

Pour répondre à ces enjeux de notoriété, une campagne nationale de communication a été lancée le 30 mars 2025 par l’Assurance Maladie. Portée par le message simple « Ne restez pas seul avec votre mal-être », elle vise à déstigmatiser le recours à un psychologue dès les premiers signes de mal-être psychique.

Cette campagne est diffusée à la télévision, à la radio, en affichage urbain et sur les réseaux sociaux. Elle met l’accent sur la gratuité des séances, leur accessibilité directe, et la légitimité de consulter un psychologue sans attendre l’aggravation des symptômes.

 

Des retours positifs des praticiens

Sur le terrain, les psychologues soulignent l’impact positif du dispositif. Ingrid Le Henanff, psychologue clinicienne en Seine-Saint-Denis, évoque un « outil de première ligne en santé mentale » qui n’existait pas auparavant. Elle accueille aujourd’hui une patientèle variée, de 6 à 69 ans, souvent active, allant de l’aidant familial au cadre en situation de burn-out.

Elle salue l’initiative de l’Assurance Maladie qui propose des outils standardisés d’évaluation dès la première séance, facilitant un accompagnement structuré. Elle insiste aussi sur la complémentarité entre le soutien psychologique et, si besoin, un traitement coordonné avec le médecin traitant.

 

Le décret de mai 2025 marque une nouvelle étape pour « Mon soutien Psy », en officialisant un dispositif plus lisible, plus souple et plus généreux. Avec un plafond porté à 12 séances et la disparition de la prescription médicale, le gouvernement espère renforcer l’accessibilité aux soins psychologiques de premier recours. Reste à relever le défi de la notoriété pour que ce droit soit connu et exercé par tous ceux qui en ont besoin.

 

 

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