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La e-notice en phase de test : une nouvelle étape pour l’information sur les médicaments

La e-notice en phase de test : une nouvelle étape pour l’information sur les médicaments

Estimation du temps de lecture :  5 min

 

La e-notice, en plus de faciliter l’accès à une information actualisée et fiable sur les médicaments, doit contribuer à réduire l’empreinte écologique globale des produits de santé grâce à une moindre utilisation de papier.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié le 21/08/2025 un dossier complet sur la « e-notice », la version numérique des notices de médicaments. Ce dispositif, qui fait l’objet d’une phase pilote en France à partir d’octobre 2025, s’inscrit dans un mouvement européen plus large visant à moderniser et sécuriser l’accès des patients et des professionnels de santé à l’information médicamenteuse.

 

Qu’est-ce que la e-notice ?

La e-notice correspond à la version numérique des notices de médicaments, accessible en ligne via la Base de données publique des médicaments (BDPM), portail officiel du ministère de la Santé géré par l’ANSM. À partir de l’automne 2025, certaines boîtes de médicaments distribuées en ville comporteront un QR code renvoyant directement vers cette notice numérique. À l’hôpital, pour certaines spécialités, la notice papier sera supprimée, l’information restant disponible en ligne et via les logiciels d’aide à la prescription.

La version numérique présente les mêmes informations que la notice papier, mais elle offre des avantages supplémentaires : actualisation régulière, meilleure lisibilité, et accès à des contenus pédagogiques comme des vidéos de bon usage.

 

Une phase pilote de deux ans

La phase pilote française débute le 1er octobre 2025 pour une durée de deux ans. Elle repose sur une approche progressive, associant patients, professionnels de santé et industriels du médicament.

Environ 600 médicaments sont concernés : près de 170 en ville (paracétamol adulte, statines, inhibiteurs de la pompe à protons, vaccins) et environ 420 à l’hôpital (anticancéreux, antibiotiques, thérapies innovantes, médicaments pour maladies rares, etc.).

L’évaluation se fera à travers des indicateurs qualitatifs (accessibilité, utilité perçue) et quantitatifs (nombre de visites via QR code, origine et type de support utilisé), complétés par des enquêtes auprès d’un panel de 1 500 personnes à mi-parcours et à la fin de la phase pilote.

 

Quels bénéfices pour les patients et les professionnels ?

Pour les patients, la e-notice garantit un accès fiable et actualisé aux informations essentielles sur leur traitement. Elle permet aussi d’éviter le recours à des sources médicales non vérifiées sur Internet. Des vidéos pédagogiques, validées par l’ANSM, accompagneront certains médicaments très utilisés comme le paracétamol, les IPP ou les statines.

Pour les pharmaciens, la e-notice constitue un nouvel outil d’accompagnement. Leur rôle est de montrer aux patients comment scanner le QR code, d’expliquer les fonctionnalités de la notice en ligne et de répondre aux questions. Les médecins, quant à eux, peuvent orienter leurs patients vers ces ressources, qui viennent en complément de l’échange médical, sans jamais s’y substituer.

 

Une initiative inscrite dans un cadre européen

La mise en place de la e-notice en France s’appuie sur un règlement d’exécution de l’Union européenne publié au Journal officiel le 26 juin 2025, qui autorise et encadre le recours aux notices électroniques. Elle s’inscrit dans le « paquet pharmaceutique », une réforme globale de la législation pharmaceutique présentée par la Commission européenne en avril 2024.

Plusieurs États membres expérimentent déjà des dispositifs similaires, notamment la Belgique, l’Espagne ou le Portugal, avec un objectif commun : faciliter l’accès à une information actualisée et réduire l’empreinte écologique liée à l’impression massive de notices papier.

 

À qui sera-t-elle accessible ?

Dans un premier temps, la e-notice sera accessible à partir du 1er octobre 2025 pour les patients qui disposent d’un smartphone ou d’une tablette. Il suffira de scanner le QR code apposé sur la boîte du médicament pour être redirigé vers la notice numérique hébergée sur la Base de Données Publique des Médicaments (BDPM).

Ce dispositif concerne environ 600 médicaments : 170 en ville (dont des paracétamols, statines, IPP et vaccins) et 420 à l’hôpital (anticancéreux, antibiotiques, thérapies innovantes, médicaments pour maladies rares, etc.). Les hôpitaux expérimenteront la suppression de la notice papier pour les spécialités concernées, tandis qu’en officine, la version papier continuera de coexister avec la e-notice.

Enfin, une attention particulière est portée à l’accessibilité pour tous : des questionnaires et enquêtes seront menés à mi-parcours (mi-2026) et en fin de phase pilote (octobre 2027) pour évaluer la facilité d’usage, les freins techniques et l’utilité perçue du format numérique par l’ensemble des publics (patients, professionnels de santé, industriels).

Et après ?

À l’issue de la phase pilote, en octobre 2027, l’ANSM établira un bilan en lien avec les associations de patients, les professionnels de santé et les industriels. Les retours recueillis permettront d’évaluer la pertinence du dispositif et d’envisager son éventuelle généralisation. La notice papier, pour l’heure, reste présente dans toutes les boîtes délivrées en pharmacie de ville, garantissant une accessibilité universelle.

 

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