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Qu’est-ce que la perte d’autonomie et la dépendance ?

Qu'est-ce que la perte d'autonomie et la dépendance GPM Groupe Pasteur Mutualité

 

Comment se définit la dépendance ou la perte d’autonomie en lien avec les actes de la vie quotidienne ?

 

La perte d’autonomie en lien avec les actes de la vie quotidienne se réfère à la diminution de la capacité d’une personne à accomplir de manière indépendante les tâches essentielles de la vie quotidienne. Ces activités, également appelées « actes de la vie quotidienne » (AVQ) ou « actes de la vie courante » (AVC), comprennent généralement des actions fondamentales telles que se nourrir, se laver, s’habiller, se déplacer, utiliser les toilettes et gérer ses besoins de base.

Se nourrir :

• Autonomie préservée : préparation des repas, cuisine et prise des repas sans assistance.
• Perte d’autonomie : en cas de déclin physique ou cognitif, difficultés à couper les aliments, à manier les couverts ou à se rappeler comment préparer des repas équilibrés.

Se laver :

• Autonomie préservée : douche ou un bain, toilette et hygiène générale sans aide.
• Perte d’autonomie : En présence de limitations physiques ou cognitives, recours plus ou moins réguliers à une assistance pour se laver, par exemple en utilisant des aides techniques (barre d’appui, tabouret et jets multidirectionnels dans la douche) ou en ayant besoin de soutien pour les activités liées à l’hygiène personnelle, telles que la toilette, la douche, le bain, le brossage des dents ou l’entretien des prothèses dentaires amovibles.

S’habiller :

• Autonomie préservée : choix, enfilage et ajustement des vêtements sans aide.
• Perte d’autonomie : Des problèmes moteurs ou des troubles cognitifs peuvent rendre difficile l’accomplissement de cette tâche, nécessitant ainsi l’aide d’une personne ou l’utilisation d’habillages adaptés (par exemple, préférer les tissus ou ceintures élastiques et les fermetures à scratch aux textiles rigides ou boutonnières et fermetures éclair).

Se déplacer :

• Autonomie préservée : déplacements libres, que ce soit à pied, en utilisant des aides à la mobilité comme une canne, ou en conduisant.
• Perte d’autonomie : des problèmes de mobilité dus à des maladies, des blessures ou au vieillissement peuvent limiter la capacité à se déplacer de manière indépendante, nécessitant parfois l’utilisation de fauteuils roulants ou d’autres aides (béquille, déambulateur avec ou sans roues, lève-personne, guidon de transfert).

Utiliser les toilettes :

• Autonomie préservée : la personne va aux toilettes sans assistance.
• Perte d’autonomie : Des problèmes de santé tels que l’incontinence, des troubles de la mobilité ou des limitations cognitives peuvent entraîner la nécessité d’aides (réhausseur) ou de soins pour l’utilisation des toilettes et de solutions alternatives (chaise percée, couche).

Gérer ses besoins de base :

• Autonomie préservée : Une personne autonome peut gérer ses besoins quotidiens tels que boire, manger, dormir, et prendre des décisions autonomes.
• Perte d’autonomie : Des problèmes de santé mentale, des maladies graves ou un déclin cognitif peuvent entraîner des difficultés à prendre des décisions ou à gérer de manière autonome ses besoins essentiels. Cela peut nécessiter une supervision ou une assistance accrue en présentiel (garde-malade) ou distanciel (téléassistance).

Plus généralement, la perte d’autonomie et la dépendance résultent de divers facteurs tels que le vieillissement, des problèmes de santé chroniques, des handicaps physiques ou mentaux, et elle peut nécessiter un soutien supplémentaire, des soins ou des adaptations pour maintenir une qualité de vie acceptable.

On distingue principalement, la perte d’autonomie psychique et physique qui se réfèrent à des aspects différents de la capacité d’une personne à fonctionner de manière indépendante.

De façon synthétique, la perte d’autonomie physique se concentre sur les limitations dans les activités motrices et physiques (blessures, vieillissement, maladies chroniques…), tandis que la perte d’autonomie psychique se rapporte aux défis liés à la capacité mentale, émotionnelle et cognitive (troubles dépressifs, maladies neurodégénératives…). Il est également important de noter que ces deux types de perte d’autonomie peuvent parfois coexister, nécessitant une approche de soins intégrée pour répondre aux besoins complexes de la personne.

 

ESTIMER LA PERTE D’AUTONOMIE : ACTEURS ET OUTILS

La mesure de la perte d’autonomie psychique d’une personne peut être complexe car elle implique des aspects cognitifs, émotionnels et sociaux. Il est important de noter que son évaluation est souvent multidimensionnelle et nécessite une approche holistique. L’équipe de soins peut inclure des professionnels de la santé mentale, des médecins d’autres spécialités, des travailleurs sociaux et d’autres spécialistes pour fournir une évaluation complète et développer un plan de soins adapté.

Les spécialistes

Gériatrie :
Les gériatres sont des médecins spécialisés dans les soins aux personnes âgées. Ils évaluent les aspects médicaux, cognitifs et fonctionnels des personnes âgées et coordonnent souvent les soins multidisciplinaires.
Médecine physique et réadaptation :
Les spécialistes en médecine physique et réadaptation peuvent aider à concevoir des programmes de réhabilitation pour améliorer la mobilité, la force musculaire et l’indépendance fonctionnelle.
Neurologie :
Les neurologues sont impliqués dans l’évaluation des troubles cognitifs, tels que la démence, et dans la gestion des maladies neurologiques liées à l’âge.
Psychiatrie gériatrique :
Les psychiatres gériatriques se concentrent sur les aspects psychologiques et émotionnels des personnes âgées, en particulier en cas de dépression, d’anxiété ou de troubles cognitifs.
Orthopédie :
Les orthopédistes peuvent être impliqués dans la gestion des problèmes musculosquelettiques, tels que les fractures, qui peuvent affecter la mobilité des personnes âgées.
Travail social :
Les travailleurs sociaux sont essentiels pour évaluer les besoins sociaux, coordonner les services communautaires et apporter un soutien aux familles et aux personnes âgées.
Orthophonie et ergothérapie :
Les orthophonistes peuvent aider à gérer les troubles de la parole et de la déglutition, tandis que les ergothérapeutes travaillent sur l’amélioration de l’indépendance dans les activités quotidiennes.
Soins infirmiers :
Les infirmières peuvent jouer un rôle central dans la coordination des soins, la surveillance de la santé et l’éducation des patients et de leur famille.

 

Différents outils d’évaluation peuvent être utilisés par ces professionnels pour déterminer le niveau d’autonomie psychique d’une personne. Voici quelques méthodes couramment utilisées :

Évaluations cliniques

Les professionnels de la santé mentale, tels que les psychiatres, psychologues et travailleurs sociaux, peuvent effectuer des évaluations cliniques approfondies en utilisant des entretiens structurés et non structurés. Ils examinent les capacités cognitives, les fonctions exécutives, les compétences sociales, et évaluent la capacité de la personne à prendre des décisions et à gérer ses émotions.

La grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources) est un outil d’évaluation en France utilisé dans le domaine médico-social pour évaluer le degré de perte d’autonomie d’une personne âgée. Elle est principalement utilisée dans le contexte de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et vise à déterminer les besoins d’assistance d’une personne âgée en fonction de sa perte d’autonomie.
La grille AGGIR évalue la personne sur plusieurs items qui couvrent les activités de la vie quotidienne (AVQ) et les activités instrumentales de la vie quotidienne (AIVQ). Les AVQ comprennent des activités essentielles telles que se laver, s’habiller, se déplacer, se nourrir, etc. Les AIVQ englobent des tâches plus complexes comme gérer les médicaments, utiliser le téléphone, faire les courses, etc.

Chaque item est évalué sur une échelle de cotation allant de 1 à 6, représentant différentes gradations de perte d’autonomie. L’évaluation globale permet de classer la personne dans l’une des six groupes iso-ressources (GIR), allant de GIR 1 (perte d’autonomie la plus importante) à GIR 6 (autonomie préservée).

La grille AGGIR est utilisée pour déterminer le montant de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) à laquelle une personne âgée peut prétendre. Plus la perte d’autonomie est importante, plus le niveau de l’allocation est élevé. Cette évaluation contribue également à orienter les interventions et les services adaptés aux besoins spécifiques de la personne en perte d’autonomie.

Tests neuropsychologiques :

Les tests neuropsychologiques sont des outils standardisés qui évaluent les différentes fonctions cognitives telles que la mémoire, l’attention, la résolution de problèmes et la vitesse de traitement de l’information. Ces tests peuvent aider à identifier des troubles cognitifs spécifiques et à mesurer le niveau de perte d’autonomie psychique.

Voici quelques exemples courants de tests neuropsychologiques :


1. Mini-Mental State Examination (MMSE) :

Il évalue la fonction cognitive globale, y compris l’orientation temporo-spatiale, la mémoire immédiate, l’attention, le calcul, la copie d’un dessin, etc. En français, le Mini-Mental State Examination (MMSE) est souvent appelé « Échelle d’Examen Cognitif de Folstein » ou simplement « Test Mini-Mental ». C’est un outil d’évaluation couramment utilisé dans le contexte du dépistage de la démence et des troubles cognitifs.
2. Montreal Cognitive Assessment (MoCA) :
Un test plus détaillé que le MMSE, évaluant des domaines similaires mais avec une attention particulière à des aspects spécifiques tels que la mémoire visuelle, l’exécution de tâches complexes, et la capacité de déduction.
3. Wechsler Adult Intelligence Scale (WAIS) :
Évalue l’intelligence générale chez les adultes et mesure différentes compétences cognitives, y compris la mémoire de travail, la compréhension verbale, la vitesse de traitement, etc.
4. Trail Making Test (TMT) :
Comprend deux parties (A et B) qui évaluent la fonction attentionnelle, la flexibilité cognitive et la vitesse de traitement. Il est souvent utilisé pour évaluer les fonctions exécutives.
5. Stroop Test :
Évalue la capacité d’inhibition cognitive et la flexibilité mentale en mesurant le temps nécessaire pour nommer la couleur d’encrage d’un mot, lorsque le mot lui-même est écrit dans une couleur différente.
6. California Verbal Learning Test (CVLT):
Évalue la mémoire verbale en mesurant la capacité d’une personne à rappeler des listes de mots présentées de manière standardisée.
7. Rey-Osterrieth Complex Figure Test:
Évalue la mémoire visuelle et les fonctions exécutives en demandant à la personne de reproduire un dessin complexe à partir de la mémoire.
8. Wisconsin Card Sorting Test (WCST):
Évalue la flexibilité cognitive, la capacité de changer de stratégie mentale en fonction des indices fournis.
9. Clock Drawing Test:
Demande à la personne de dessiner l’heure sur un cadran d’horloge, évaluant ainsi les fonctions visuospatiales, la planification et les fonctions exécutives.

 

Échelles d’évaluation spécifiques :

Il existe des échelles spécifiques conçues pour évaluer la perte d’autonomie psychique dans des contextes particuliers.
Par exemple, l’échelle de l’activité de la vie quotidienne (EADL) peut évaluer la capacité d’une personne à réaliser des tâches quotidiennes, tandis que l’échelle de l’évaluation globale du fonctionnement (EGF) mesure le fonctionnement global, y compris les aspects psychiques.

Observation et entretiens avec les proches :

Les observations du comportement de la personne dans des contextes réels et les entretiens avec les proches peuvent fournir des informations précieuses sur la manière dont la perte d’autonomie psychique affecte la vie quotidienne de la personne. Les proches peuvent offrir des perspectives importantes sur les changements de comportement et les difficultés rencontrées.

 

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Sources :